Histoire d’une marque

Tout commence à Paris.
Non, à vrai dire tout a commencé bien avant, à Moscou.
Depuis toujours, j’ai dessiné et fait mes propres vêtements. En tant que directrice artistique d’un magazine lifestyle de luxe à Moscou, j’aimais surtout préparer les pages mode. Découvrir les nouvelles collections en avant-première, frimer pendant les soirées avec des tenues aussi élégantes qu’incroyables, cultiver mon propre style et ne jamais me préoccuper d’être habillée comme les autres. Un luxe que permettent les vêtements faits soi-même.
Et puis j’ai eu l’envie de partir, tout abandonner pour commencer une nouvelle vie. En France, d’abord à Aix-en-Provence, puis à Paris, la ville de mes rêves.

© Moscow winter in 1959 by Carl Mydans (Journal of Life)

À Paris, je poursuis ma route. Je commence comme directrice artistique freelance, faisant la calligraphie pour Sofitel et m’occupant des éditions des jolis magazines des régions françaises. Mais il me manque quelque chose. Ainsi, je m’inscris au cours de Design Textile pour le simple plaisir de dessiner. Un pas logique : puisque je faisais déjà mes vêtements, pourquoi ne pas faire également mes propres tissus ?
Les hivers moscovites s’estompent dans ma mémoire, il ne me reste qu’une légère nostalgie pour la magie de la neige matinale reposante sur chaque branche, scintillante et illuminée. Je commence à trouver les hivers parisiens presque aussi froids.
Frileuse de nature, je me suis toujours emmitouflée dans de grands écharpes et foulards, faisant fi des gens interloqués ne cessant de me demander « mais comment ça tu as froid ici, alors que tu viens de Moscou ?! ».
Le seul souci est que même en faisant mes vêtements, je n’avais pas beaucoup d’influence sur mes foulards et écharpes. Que préférer, que ça soit chaud ou beau ? Éternelle question !

Et puis un jour, la réponse fut évidente : je vais dessiner une collection de châles. Ils seront grands, pour pouvoir bien s’envelopper dedans. Ils seront en pure laine pour être chauds, et je les doublerais pour qu’ils soient encore plus chauds, tout en laissant le choix de la doublure à celle qui le portera.

Et puis un jour, la réponse fut évidente : je vais dessiner une collection de châles

Les dessins seront beaux sous n’importe quel angle, que le châle soit porté en boule ou soigneusement plié, il sera toujours agréable à regarder. Pas juste des foulards « tableaux » à contempler posés à plat, mais de vrais habits qui racontent l’histoire du dessin, même porté..
C’est ainsi que deux ans plus tard, après des milliers de dessins partis à la poubelle et des centaines d’essais d’impression — trouver LE bon tissus, LE bon imprimeur, réussir à avoir les couleurs les plus justes et ainsi de suite — en automne 2016, les premiers châles voient le jour à Paris.

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